Vue du village à partir du belvédère

Une paroisse à l'image de sa protectrice

On ignore encore pourquoi  la mission de la Descente-des-Femmes fut, en 1901, mise sous l'invocation de Sainte-Rose de Lima, " la première fleur de sainteté éclose dans le Nouveau Monde ".

Est-ce en raison de la vie que, à la manière de la " petite servante de Dieu " péruvienne, les femmes d'ici, édifiantes et laborieuses, menaient en s'adonnant à d'humbles tâches? Tout comme Sainte-Rose qui exécutait des travaux à l'aiguille, qui aimait chanter et écouter le concert des oiseaux, qui soignait les malades, portait assistance aux miséreux, et cultivait des fleurs afin de les vendre pour venir en aide aux Indiens malheureux.
Ou bien, fût-ce parce que les Roserains d'alors faisaient montre d'une farouche détermination à vaincre l'épreuve, à arracher du sol leur nourriture? Ou encore en raison de la rectitude de leurs convictions religieuses, de leur grande foi, prêts sans doute à les défendre à leur corps défendant?

Sainte Rose n'avait-elle pas choisi de souffrir sans cesse par amour du Christ? Quand on a connu la Croix, disait-elle, on ne veut plus la quitter. Et un jour que des hérétiques, venus de Hollande jusqu'au Pérou, menaçaient de se livrer à des profanations, elle se précipita à l'église voisine pour se poster, au péril de sa vie, devant le tabernacle afin que Dieu fût " protégé ".
Peut-être y eut-il aussi, parmi les filles de la mission, une Rose qui a su, par sa fragilité, sa ferveur et ses comportements exemplaires, impressionner le prêtre " desservant ".
Ou enfin, est-ce la dimension élevée du paysage automnal de la Descente-des-Femmes, sobrement teinté de rose, qui a inspiré le missionnaire dans le choix de la protection de la petite communauté, au début du siècle?
 
Née en, 1586, à Lima au Pérou, cette petite Isabelle était si gracieuse et de teint si délicat qu'on la surnomme Rose, nom qui lui resta et auquel elle ajouta d'elle-même plus tard " Sainte-Marie "" raconta un biographe.
Comme les Roserains, ici encore, ressemblent à leur patronne ! Il se trouve, en effet, le long de la route, à quelques pas du village, une représentation de Marie, sur un fragment de rocher qui, il y a quelques années, s'est détaché de la montagne pour aboutir solidement à cet endroit. Cette représentation ne témoigne-t-elle pas de l'attachement et de la dévotion des Roserains à la Vierge? Il y a lieu aussi de rappeler qu'en 1933, quelques paroissiens ont percé dans le rocher, situé au pied de l'ancien presbytère, une grotte qui fut dédiée à Marie.
 

Elle n'avait que 31 ans
 
Sainte-Rose de Lima, auquelle la paroisse doit sa dénomination, a été canonisée, en 1671. La première personne des Amériques à avoir été placée sur les autels.
Elle n'avait que 31 ans lorsque Dieu la rappela. Elle est décédée en 1617, l'année de l'arrivée, en Nouvelle-France, du premier cultivateur, Louis Hébert.
 
À Lima, dit-on, on montre encore le puits dans lequel sainte Rose avait jeté la clé de la ceinture de fer qu'elle portait à même sa peau : elle voulait que personne ne puisse la retrouver de sorte de pouvoir demeurer libre de se meurtrir à son gré, " par  amour du Christ souffrant ". On montre aussi à Lima, l'arbre sur lequel un " oiseau venait chanter pendant qu'elle cousait : il chantait, disait-elle, à la gloire de Dieu ; elle lui répondait ; et leur duo se prolongeait parfois des heures durant ".
 
 
 
 
Isabelle, Sainte-Rose de Lima
 
L'arrivée de la relique
 


C'est le 12 août 1932 que les Roserains reçurent leur relique de Sainte-Rose. Elle leur fut, en effet, offerte par Soeur Sainte-Rose-de-Lima, de la communauté des Augustines ( lesquelles sont arrivées au pays, en 1639), de l'Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi.
 
 
 


 
" J'ai été heureuse d'en faire le sacrifice, sachant qu'elle serait plus vénérée chez vous que dans ma croix-reliquaire " écrivait-elle, 21 ans plus tard, au pasteur de la paroisse, M. l'abbé Philippe Vincent.